Humour à fleur de trait, émotion contenue, Manu Larcenet renoue avec maestria les fils narratifs de son «retour à la terre».Le Déluge, album concocté en totale complicité avec son ami, le scénariste Jean-Yves Ferri, poursuit la chronique intimiste et jubilatoire de son double romanesque, «Manu Larssinet». Installé au fin fond des Ravenelles, avec sa compagne Mariette et la petite Capucine (qui ne fait toujours pas ses nuits), notre héros doit cette fois affronter un hiver rigoureux, un déluge épouvantable qui le métamorphose en Noé des temps modernes, quelques Atlantes flegmatiques, et surtout une certaine Mme Mortemont, dont les charmes rugueux rappellent ceux de Cruella dans Les 101 Dalmatiens ou de la sorcière de Blanche-Neige. Joyeux funambule graphique, Larcenet peaufine son dessin, à l'équilibre entre l'humour et la tendresse, les gros nez et le réalisme. Sur cette crête fragile, l'auteur de Ligne de front joue les funambules. (Olivier Delcroix - Le Figaro du 7 septembre 2006)
Ficção