Je vous aime et veux quon le sache, O raillés, ô déshérités, Vous quinsulte le public lâche, Vous quon appelle des ratés ! Donc, à cette heure où je me lance En pleine mêlée, où je vais Cogner, rompre plus dune lance, Recevoir plus dun coup mauvais, Où lardent désir me dévore Dattaquer de front mes rivaux, Sans savoir seulement encore Ce que je suis, ce que je vaux, Si je suis seulement de taille A me mêler aux combattants ; Dans ce matin de la bataille Où vont se ruer mes vingt ans, Je pense à vous, ô pauvres hères ! Fruit dune sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.