L'auteur de cette remarquable étude s'est proposé de déterminer l'influence exercée par l'oracle de Delphes sur les légendes et l'activité colonisatrice, législative et philosophique du monde grec : influence considérable, certes, mais à laquelle les Hellènes, abusés par une très habile propagande, attribuèrent plus d'importance encore qu'elle n'en a vraiment possédé.
La première partie de l'ouvrage traite de « l'installation d'Apollon à Delphes ». L'auteur montre fort bien que l'Apollon d'Homère, dieu longtemps cruel et meurtrier, n'eut pas de contacts avec Delphes; l'œuvre d'Hésiode ne connalt pas davantage l'Apollon pythien. Il n'en est pas de même d'écrits plus récents, I'Hymne homérique à Apollon et la Suite pythique, tous deux antérieurs à la première guerre Sacrée.
Dans la Suite pythique se discerne pour la première fois, la ferme volonté du sacerdoce delphique de proclamer l'antériorité du culte d'Apollon pythien par rapport à tous les autres cultes apolliniens : cet « impérialisme » religieux sera l'un des traits les plus frappants de l'histoire du célèbre oracle. En réalité, c'est seulement au cours du vira siècle que le sanctuaire apollinien de Delphes a sérieusement grandi et s'est enrichi; il atteindra son apogée vers le milieu du siècle suivant, et son clergé ne disposera de tous ses moyens qu'après la réédifcation du temple, incendié en 546. Avant de se fixer à Delphes, Apollon avait subi nombre d'influences étrangères (thessaliennes, crétoises, asiatiques); au vous siècle, il se réconciliera avec les divinités chthoniennes qu'il avait d'abord vaincues. Quant à Dionysos, il ne tiendra longtemps à Delphes qu'un rang très secondaire.
C'est au VI siècle que natt la « littérature delphique.
Filosofia / Religião e Espiritualidade