La collection des vies quotidiennes, qui va de l'ancienne Égypte au début du présent siècle, et dans laquelle ont paru notamment, la Vie quotidienne à Rome, de M. Jérôme Carcopino, et la Vie quotidienne en France au temps de la Renaissance, d'Abel Lefranc, rappelle, par certains cotés, les ouvrages d'Alfred Franklin sur la vie privée d'autrefois, qui, en leur temps, eurent un grand succès et qu'on continue toujours de consulter avec profit. Toutefois le plan de la collection nouvelle est différent. Il présente en effet une synthèse des mœurs, coutumes et usages par époques. Sans doute pouvait-on penser que le moyen âge était épuisé avec la Vie quotidienne au temps de Saint Louis, de M. Edmond Faral. Entre le XIIe et le XVe siècle, les transformations sont en effet assez peu profondes. Elles ont paru néanmoins justifier un volume nouveau, celui que M. Marcelin Defourneaux vient de consacrer à la Vie quotidienne au temps de Jeanne d'Arc. Après un exposé d'ensemble de l'aspect général de la France au début du XVe siècle l'auteur conduit son lecteur à la campagne puis à la ville. Il lui montre les détails de la vie manuelle, le fait pénétrer chez un bourgeois opulent, le mène dans la demeure d'un gentilhomme.
Les pages consacrées à la vie chevaleresque ne constituent évidemment pas une révélation, mais leur absence serait une lacune.
Quant au chapitre sur la femme, l'amour et le mariage, il a le mérite de remémorer à quelques-uns des textes comme les Quinze Joyes du mariage, le Petit Jehan de Saintré ou les Cent Nouvelles nouvelles que d'autres seront peut-être curieux de lire ensuite. Quelques-uns de ces chapitres pourraient probablement être transportés en deçà ou au delà du XVe siècle. Ce qui est strictement du temps de Jeanne d'Arc, c'est la " douloureuse danse " dont parle le journal d'un bourgeois de Paris, contemporain des événements : la guerre, l'occupation, la résistance nationale.
Si M. Defourneaux n'apporte rien, semble-t-il, de nouveau, du moins son information est-elle très étendue. Elle va des textes connus des seuls érudits, comme le Ménagier de Paris, et des écrits littéraires les plus célèbres, telles les œuvres de Villon, aux ouvrages les plus récents comme les tout derniers travaux du regretté Ferdinand Lot, sur la population des cités ou les effectifs des armées pendant la guerre de Cent ans. . .
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