Inscrire et Effacer

La crainte de l’effacement a obsédé les sociétés européennes de la première modernité, et l’écrit a eu pour mission de conjurer cette hantise de la perte. Paradoxa lement, l’excès d’écrit fut perçu comme un péril aussi grand que son contraire. Ce sont les relations multiples entre inscription et effacement, traces durables et écritures éphémères, que ce livre voudrait élucider en s’attachant à la manière dont elles ont été mises en littérature par certaines œuvres. Comment celles-ci font de l’écrit la matière même de l’écriture ? Il s’agit donc, en abordant ces œuvres anciennes, de croiser l’histoire de la culture écrite et la sociologie des textes, d’aborder les relations nouées entre la création littéraire et les matérialités de l’écrit. Parmi les œuvres commentées : Don Quichotte, de Cervantes, Hamlet de Shakespeare, Une delle ultime sere di Carnovale de Goldoni, Lettre sur le commerce de librairie de Diderot, etc.