Il parait que l’homosexualité n’est plus un fléau social. Notre époque la tolère, l’intègre, y reconnaît un droit fondamental de la personne humaine.
Mais, si le temps des persécutions est vraiment révolu, comment se fait-il qu’à peine 20 % des parents français se disent prêts à accepter que leur enfant soit homophile ? Pourquoi cette forme d’amour est-elle un droit après dix-huit ans, mais une maladie, un vice ou l’effet d’une mauvaise influence, en deçà de cet âge ? Pourquoi la relation amoureuse des deux homophiles, l’un mineur et l’autre adulte, est-elle un délit ou un crime ? Pourquoi la jeunesse de tant d’homosexuels n’est-elle que solitude, interdits, sévices psychiatriques ?
Le militantisme homosexuel lui-même a singulièrement oublié, dans ses revendications, cette victime absolue du pouvoir hétéro-familial, médical, policier : le mineur homophile. Serait-ce trop dangereux de réclamer pour lui la liberté des autres ?...
L’Enfant au masculin est un essai de réponse polémique à ces questions. Il met en accusation une domination que rien encore n’a diminuée, et qui n’est, ni de classe, ni de sexe, mais de mœurs et de “ culture sexuelle ” : l’hétérocratie. Un autoritarisme qu’exercent avec une incroyable bonne conscience les hétéros mâles comme les hétéros femelles, les pères comme les mères, les conservateurs comme les progressistes.
À travers le problème de l’homophilie du mineur (et de la prétendue pédérastie), Tony Duvert dénonce et remet en cause le droit que les hétérosexuels ont de se “ reproduire ” dans leurs enfants. La vraie liberté de l’amour, du comportement, de la pensée, passe par l’abolition de ce droit... et par la disparition des hétérocrates.
Ensaios